Futurail : 7,5 M€ de financement pour faire de l’autonomie le moteur du renouveau ferroviaire

Futurail développe le premier système complet d’autonomie certifié pour trains, combinant capteurs à distance et intelligence artificielle. Sa technologie permet d’automatiser la conduite ferroviaire, d’augmenter la fréquence des trains, d’ouvrir de nouvelles lignes régionales et de réduire les coûts d’exploitation. L’enjeu : accélérer le report modal de la route vers le rail.

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Le ferroviaire est l’un des piliers de la mobilité bas-carbone. Neuf fois moins émissif que la route, trois fois moins énergivore, il pourrait devenir l’épine dorsale de nos déplacements. Mais il reste freiné par des coûts élevés, une pénurie massive de conducteurs et des lignes régionales ou de fret laissées à l’abandon faute de rentabilité.

C’est ce verrou que Futurail a décidé de faire sauter. La startup franco-allemande, fondée en 2023, vient de sécuriser 7,5 millions d’euros de financement (dont 5,5 M€ en equity, 1 M€ en subventions publiques et 1 M€ issu d’une conversion de pre-seed) pour développer la première stack d’autonomie certifiée pour trains. Un pari technologique et industriel qui pourrait transformer le rail en colonne vertébrale de la mobilité durable en Europe et au-delà.

Pourquoi l’autonomie ferroviaire est un changement d’échelle

Aujourd’hui, chaque train nécessite 5 à 7 conducteurs en rotation. Rien qu’en France, il manque déjà plus de 10 000 conducteurs, un chiffre qui grimpe à 70 000 à l’échelle européenne. La moitié de la profession partira à la retraite dans les dix prochaines années. Résultat : des lignes régionales fermées, un report massif vers la route, et une promesse climatique qui s’éloigne.

Futurail apporte une réponse radicale : automatiser la conduite grâce à un système embarqué combinant capteurs (radar, lidar, caméras) et algorithmes d’intelligence artificielle. Contrairement aux métros automatiques confinés à des circuits fermés, la solution s’adresse à l’ensemble du réseau ferroviaire, en environnement ouvert.

La valeur est claire :

  • 500 k€ d’économies par train et par an sur les coûts opérationnels ;
  • 20 % de consommation énergétique en moins grâce à une conduite optimisée ;
  • la possibilité de rouvrir des lignes secondaires ou d’exploiter pleinement les dépôts et triages ;
  • une sécurité renforcée, grâce à un système conçu pour répondre aux normes les plus exigeantes du ferroviaire.

À l’échelle européenne, la généralisation de l’autonomie ferroviaire pourrait doubler la part modale du train et éviter plus de 10 Mt de CO₂ par an.

Une équipe de pionniers de l’autonomie

Derrière Futurail, on retrouve trois profils complémentaires, issus des pionniers de la voiture autonome :

  • Alex Haag, CEO, Polytechnique & MIT, ex-Tesla et ex-CTO de la filiale autonome d’Audi (AID, rachetée par Argo AI). Il a structuré des équipes de 0 à 300 personnes et piloté le déploiement du tout premier Autopilot.
  • Dr. Patrick Dendorfer, CTO, docteur en IA et vision par ordinateur, spécialiste des normes de sécurité ferroviaires, ancien d’Argo AI. Il supervise la R&D et l’architecture technique.
  • Maximilian Schöffer, CCO, expert en mobilité et stratégie des transports, passé par Circ et Edge Case. Il pilote le développement commercial et les relations avec les opérateurs.

Une équipe internationale et chevronnée, épaulée par un réseau d’advisors (anciens dirigeants de la Deutsche Bahn, experts machine learning).

Des partenariats structurants en Europe et aux États-Unis

L’approche de Futurail n’est pas théorique : la startup compte déjà plusieurs partenariats clés.

  • En France, avec un grand opérateur national et Lohr Industrie, pour développer des solutions de mobilité régionale et rurale.
  • Aux États-Unis, avec Parallel Systems, startup fondée par d’anciens de SpaceX et déjà financée à hauteur de 40 M$, qui développe des wagons de fret autonomes électriques.

Ces projets pilotes permettent à la startup de générer ses premiers revenus, de bâtir une crédibilité internationale et d’avancer sur la certification de sa technologie.

Un marché mûr pour la disruption

Si le ferroviaire mondial est dominé par les grands constructeurs (Alstom, Siemens, Stadler, CRRC), aucun ne propose aujourd’hui de pilote automatique clé-en-main pour lignes ouvertes. Leur expertise reste concentrée sur les métros ou la signalisation. Futurail se positionne donc en fournisseur technologique naturel, et non en concurrent frontal.

Face aux équipementiers qui se limitent à des briques partielles, Futurail développe une stack logicielle complète et agnostique, déjà choisie par des acteurs comme Parallel Systems.

Notre conviction d’investisseur

Chez Asterion Ventures, nous accompagnons des entrepreneurs capables de déplacer des lignes systémiques : décarboner des secteurs entiers, transformer des industries stratégiques.

Nous avons choisi d’investir 2 M€ en co-lead aux côtés de Leap435 (Munich), rejoints par EIT Urban Mobility et des investisseurs américains (Zero Infinity Partners, Heroic Ventures). Ce tour est également complété par des financements non dilutifs (BPI, Région Grand Est).

Notre conviction est simple :

  • L’équipe coche toutes les cases : crédibilité technologique, exécution industrielle, vision commerciale.
  • Le timing est idéal : le rail est sous pression pour absorber plus de trafic, alors même que la pénurie de conducteurs s’aggrave.
  • Le marché est gigantesque : 250 000 trains en Europe, soit un potentiel de 25 Md€ annuels de revenus récurrents.

Futurail a l’opportunité de devenir le fournisseur de référence mondial en autonomie ferroviaire, en construisant un standard certifié, scalable et exportable.

Et maintenant ?

Les fonds levés serviront à trois priorités :

  1. Accélérer le recrutement d’ingénieurs et d’experts certification, pour doubler l’équipe d’ici 18 mois.
  2. Poursuivre les pilotes en Europe et aux États-Unis, et élargir le pipeline commercial.
  3. Engager le processus de certification, avec un premier jalon sur l’automatisation des dépôts dès 2027.

À terme, Futurail vise le déploiement de trains partiellement autonomes dès 2028, puis l’extension progressive aux lignes secondaires, avant d’atteindre l’autonomie complète sur lignes principales au début des années 2030.

En moins de deux ans, Futurail est passée d’une idée ambitieuse à une référence internationale de l’autonomie ferroviaire. Ces 7,5 M€ de financement ne sont pas seulement du capital : c’est une étape clé vers la transformation d’un mode de transport bicentenaire en colonne vertébrale de la mobilité durable.

Nous sommes fiers d’accompagner Alex, Patrick, Maximilian et toute l’équipe dans cette aventure. Parce que l’avenir de la mobilité ne se jouera pas seulement sur la route – il est aussi sur les rails.

Pour en savoir plus : www.futurail.com

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